Impact du stress sur les animaux familiers et plus spécifiquement sur les chats

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Certains chats ne parviennent pas à s’adapter à la vie en milieu confiné, du stress chronique peut alors se développer et un certain nombres de comportements dit “gênants” peuvent apparaître ou être aggravés par les contraintes d’un tel milieu.


Comment cela se traduit-il concrètement sur le comportement du chat au quotidien ?

Le chat, contrairement aux autres félidés, a plus tendance à répondre au stress par l’inhibition de comportements et l’inactivité. Toutefois, O’Farrell et al. (1994) ont constaté qu’en réponse à un environnement pauvre, certains chats ont tendance à manifester un comportement de toilettage excessif et de nombreuses vocalisations. Des comportements d’agression accrus envers les congénères et l’humain peuvent également se manifester, ainsi que des stéréotypies telles que la poursuite de la queue “tail-chasing” ou “tournis”, et des auto-mutilations (Smith et al., 1994). Ces comportements peuvent avoir des conséquences néfastes sur l’animal et indiquent une interaction anormale entre l’animal et son environnement. Un environnement inadapté, sous-optimal, insuffisant pour satisfaire les besoins comportementaux spécifiques de l’animal favorise leur apparition.

Wemelsfelder (1993) rapporte la présence d’un “ennui” chez de nombreux animaux vivant en captivité. Elle postule que cet “ennui” est le résultat d’une incapacité à interagir avec l’environnement.


Qu’est-ce que le stress ?

L’incapacité de l’animal à s’adapter est source d’anxiété (état pathologique) et correspond à un stress chronique qui est caractérisé par l’apparition de symptômes analogues à la peur.

Moberg et Mench (2000) définissent le stress comme la réponse biologique obtenue lorsqu’un individu perçoit une menace pour son homéostasie. Il a pour fonction première de maintenir l’homéostasie d’un organisme et est donc nécessaire à la vie puisqu’il aide l’animal à faire face aux agressions. Lorsque la réponse biologique de l’animal met en danger son bien-être, l’animal subit alors un mauvais stress, appelé par Moberg “distress” (Moberg et Mench, 2000).


L’impact du stress chronique sur l’animal

L’animal possède des mécanismes pour faire face au stress de courte durée. Le coût biologique de telles situations est minime car l’animal possède des ressources biologiques en réserve suffisantes pour y faire face et retrouver ses fonctions normales. Toutefois, lorsque l’animal est exposé au même agent stressant de manière répétitive sans qu’il ait pu rétablir son homéostasie entre les différentes expositions, les coûts biologiques de chacune des expositions s’ajoutent et dépassent rapidement les réserves qui permettent à l’animal de retrouver ses fonctions biologiques normales. De même, lorsque plusieurs agents stressants atteignent l’animal en peu de temps, le coût biologique de chacun de ces stress s’ajoutent et peuvent dépasser les réserves de l’animal. L’animal perd ainsi sa capacité d’adaptation au stress, le stress devient alors chronique. Un stress chronique peut donc avoir des conséquences sur la santé et altère également les mesures cliniques rendant difficile le diagnostic des maladies chez des animaux en milieu confiné (Kessler et Turner, 1997).


Les conséquences comportementales du stress chronique sur l’animal

Pour les animaux excessivement craintifs et nerveux, ils se replieront sur eux-mêmes à la moindre menace, cherchant à s’enfuir et tentant d’éviter toute atteinte à leur espace vital. Les animaux ont en effet une zone de confort spécifique, un périmètre à l’intérieur duquel ils se sentent en sécurité, et lorsque les limites de cette zone sont franchies, ils éprouvent de la crainte. Si la menace persiste ou si la distance diminue, un point de non-retour est atteint, et l’animal, dans l’impossibilité de fuir, deviendra alors agressif. Dans certains cas, incapable d’agir ou de fuir, il adopte des comportements compensatoires.

Lorsque l’animal ne peut agir face à un événement stressant (pas de possibilité de fuite ou de défense par exemple) ou lors d’une exposition prolongée à un stress, l’augmentation initiale de la libération de dopamine dans le nucleus accumbens décroit jusqu’à un niveau inférieur à la valeur de repos (Puglisi-Allegra et al., 1991). Ceci se manifeste à l’échelle de l’animal par un échec dans sa tentative de faire face à une situation aversive. Ce mécanisme est dû à l’action inhibitrice de la libération de dopamine dans le cortex préfrontal. L’animal est comme “résigné” face à la situation aversive et cela peut avoir des conséquences générales sur l’organisme, avec une diminution des réactions face à tout stimulus, même non aversif, conduisant à l’apathie de l’animal. A long terme, lorsque l’exposition au stress est chronique, l’activation initiale du système méso-accumbens est de moins en moins présente (Cabib, 2006). Cette adaptation est dépendante de la génétique et de l’environnement. Des facteurs aggravants comme l’isolement ou un environnement restreint raccourciront encore la phase durant laquelle l’animal tente de faire face à la situation.


Des solutions existent pour améliorer le bien-être du chat au sein des foyers humains

Que ce soit la structuration du domaine de vie et de ses aires et/ou la relation et les interactions chat-humain, chat-chat, chat-chien, il existe des solutions adaptées à chaque famille et à chaque situation.

Ainsi, l’accompagnement d’un comportementaliste peut aider à décoder ce qu’exprime l’animal ainsi que ses besoins et ainsi apporter des solutions adaptées en fonction de la situation, du contexte et des individus (humains et félins).

La construction de la relation avec l’animal se fait au quotidien et pour toute la durée de la vie de l’animal (chaton, chat juvénile, chat adulte, chat senior).

En effet, une relation Humain-Chien et Humain-Chat se bâtit à deux, dans le respect mutuel et dans l’acceptation des différences éthologiques qui lient nos deux espèces.

Dans le cadre de mon accompagnement en tant qu’éducatrice comportementaliste chien et chat, je propose, à domicile des propriétaires, une meilleure compréhension de l’animal pour un bénéfice partagé.

L’objectif sera ainsi de travailler avec vous au renforcement de votre lien avec votre animal dans la bienveillance (sans méthode coercitive, ni leurre).



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